Les Yakuzas en Amérique latine


En dehors de l’implantation massive des Japonais au Brésil (voir mon article précédent sur le sujet), 80000 autres Japonais résident au Pérou, 30000 en Argentine et 10000 en Bolivie. La communauté d’origine japonaise aujourd’hui établie en Amérique du Sud est estimée à un million de personnes.

Les Yakuzas ont semé le trouble en Amérique latine avec notamment le trafic des femmes. Les recruteurs d’hôtesses et de prostituées ont attiré au Japon des Mexicaines et des Brésiliennes. En 1996, comme cela s’est déjà produit ailleurs, les autorités mexicaines annoncèrent qu’elles avaient démantelé un réseau de traite de femmes opérant depuis dix ans. Comme à leur habitude, des agents recruteurs nippons avaient ouvert des bureaux pour recruter des « animatrices » : ils avaient ainsi expédiés au Japon 3000 femmes, censés aller servir d’hôtesses dans les boites de nuit. L’un de ces yakuzas, au moment de son arrestation par la police mexicaine, avait sur lui une liste de 1200 femmes. Au début des années 1990, un autre groupe basé à San José, au Costa Rica, réussit à recruter plus de 100 femmes non seulement issues d’Amérique latine, mais aussi du Canada et d’Allemagne.

La région est par ailleurs productrice d’armes. On sait que les yakuzas travaillent avec l’Argentine, la Bolivie, le Panama pour ce genre de trafic. Les yakuzas ont par ailleurs tissés des liens avec les cartels colombiens de la cocaïne, bien que cette drogue ne connaisse pas un grand succès dans l’archipel nippon.

Des sommes colossales ont été investies en Amérique du Sud par la pègre nippone mais à la différence d’autres région du monde, il semble que l’opacité de ces dernières et la complicité de certaines autorités locales permettent aux yakuzas de faire fructifier leurs affaires dans une relative discrétion. On sait par exemple que le keiza yakuza Susumu Ishii donna en 1989 360000 dollars en liquide au président Noriega. L’un des appuis du parrain de l’Inagawa-kai, Aoki construction, aurait également versé 4 millions de dollars de pots-de-vin à Noriega.

Ce qui est certains c’est que la corruption et les trafics, qui sont monnaies courantes en Amérique du Sud ; ainsi que les possibilités qu’offre cet immense territoire attire depuis de nombreuses années l’appétit des gangsters nippons…et que cela n’est pas près de s’arrêter.

Aucun commentaire: