Les Yakuzas en France


Les Yakuzas, comme tous les japonais, adorent la France, sa gastronomie, sa mode. Un commissaire de police japonais en visite en France dans les années 70 fut sidéré de constater la présence de dirigeants du Yamaguchi-gumi, dont on peut voir des membres en photo. En 1988, une émission de la télévision française invita les parrains de deux gangs du Yamaguchi-gumi sur son plateau, devant 3,5 millions de téléspectateurs. Masaru Fujii du Fujii-gumi expliqua lors de cette émission leur rôle : « Nous essayons d’enseigner l’esprit japonais à notre peuple. Nous brisons les grèves et nous organisons des manifestations pour contrer les gauchistes ».

De nombreux parrains yakuza passent depuis des décennies leurs vacances en France, parfois en famille. C’est dans ce cadre que certains eurent l’idée de développer le trafic d’oeuvres d’arts, notamment de tableaux. Au milieu des années 80, le marché des œuvres d’arts volées s’était considérablement développé au Japon. Non seulement les gens étaient riches et aimaient les artistes, mais, selon la loi nippone, il était presque impossible de remettre la main sur les objets volés.

Mais l’art n’est pas la seule chose qui intéresse les yakuzas en France. En avril 1992 à Paris, les autorités mirent fin aux activités d’une filière sophistiquée de blanchiment d’argent. En six ans, 75 millions de dollars en liquide avaient été clandestinement importés en France pour acheter des produits de luxe. Chaque jour, les gangsters envoyaient des étudiants japonais, voire chinois ou vietnamiens, faire les boutiques dans les beaux quartiers pour y acheter des sacs à main ou des vêtements de chez Hermès, Vuitton, Chanel et Lancel. Ces clients détenaient des liasses de billets de cinq cents francs que les Yakuzas avaient retirés dans des banques au Luxembourg ou en Suisse. Par l’intermédiaire d’une société écran, le gang exportait alors ces biens au Japon où il les revendait à faible perte, ce qui leur permettait de disposer d’une grande quantité d’argent « propre ». La police française saisit lors de l’arrestation de quatre japonais, pour 2,3 millions de dollars d’objets de luxe.

Aujourd’hui les yakuzas sont surtout présents en France par le biais de sociétés écrans. Il n’y a pas de gangs connus, la France reste relativement préservée de l’influence des Yakuzas.

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